Question:
L’intelligence artificielle est un enjeu de pouvoir. Les principales avancées dans ce domaine viennent des États-Unis, de la Chine et, dans une moindre mesure, de l’Europe. Malgré son retard, l’Afrique, avec ses 660 millions d’habitants connectés au travers d’un smartphone, constitue un immense marché peu réglementé et convoité par les GAFA. L’Afrique doit non seulement être en mesure de protéger les données à caractère personnel de ses citoyens, mais aussi préserver le développement de ses propres start-ups, grâce au développement de la recherche et de l’innovation.
Dans le cadre du partenariat UE-Afrique, comment l’Union européenne entend-elle aider à réduire la fracture numérique et à mettre au point des normes communes et des formations destinées aux jeunes sur le continent africain afin que les start-ups locales puissent profiter pleinement des potentialités de ce nouveau marché et contribuer à contrer la fuite des cerveaux?
Réponse de la Commission
Le passage au numérique, les mégadonnées et l’intelligence artificielle constituent des instruments essentiels à la réalisation des objectifs de développement durable (ODD).
Dans un rapport(1) publié en 2019, le groupe de travail UE-UA sur l’économie numérique, créé dans le cadre de l’alliance Afrique-Europe pour un investissement et des emplois durables, fournit des recommandations concrètes pour améliorer la connectivité et les compétences numériques, l’entreprenariat et les services en ligne et ainsi favoriser la croissance et la création d’emplois dans l’économie numérique africaine. En accord avec ces recommandations, les politiques de coopération de l’Union sont susceptibles d’entraîner des changements importants, de contribuer à l’autonomisation des femmes et des jeunes, de dynamiser la productivité et la création d’emplois, de promouvoir la gouvernance démocratique et de stimuler d’autres secteurs (tels que la gouvernance, l’enseignement et la santé). Le passage au numérique ouvre aussi d’importantes perspectives d’investissement. Les investissements publics et privés, avec l’aide des institutions financières, sont essentiels à la réduction de la fracture numérique. L’Afrique fait partie des principales priorités politiques de la présidente von der Leyen. L’Union doit garantir un modèle de développement qui s’adapte aux nouveaux enjeux mondiaux et qui sache tirer parti des possibilités d’investissement et des perspectives politiques et économiques qu’offrent les économies en pleine croissance des pays africains(2). La Commission a pour ambition de mettre en place un nouveau partenariat d’égal à égal avec l’Afrique, fondé sur les intérêts communs des deux parties. Pour réaliser ces objectifs, l’Union continuera à travailler avec le secteur privé à l’aide de son plan d’investissement extérieur. Elle aspire ainsi à montrer l’exemple en matière de politiques et de règlements concernant l’économie numérique, tout en créant des conditions d’investissement équitables et en aidant les pays partenaires à atteindre les ODD.
|